[Conférence] Social commerce, de la recommandation à l'achat #smcf #smw_paris

Social Commerce - Social Media Club France

Jusqu’à maintenant, rien ne permettait aux enseignes de s’afficher sur la toile. Dans le monde physique cependant, le simple usage des emballages permet  à l’enseigne de se créer une réputation, une visibilité et une circulation. L’exemple de The Body Shop, qui n’investit pas dans la publicité et s’appuie sur la « viralité » de ses sacs pour devenir visible est à ce titre très évocateur. Avec le partage sur les réseaux sociaux et les univers virtuel, c’est un terrain d’expression de la marque qui se développe et propose à chacun une expérience nouvelle de l’acte d’achat.

Les logiques de recommandation de l’univers social de l’utilisateur semblent de plus en plus guider l’acte d’achat : via Facebook majoritairement, mais aussi Twitter, le potentiel viral d’une offre de e-commerce est décuplé. Un simple Facebook Connect ou un bouton de partage augmente le potentiel viral de l’acte d’achat par le biais d’une publication sur un fil d’actualités. Les produits achetés viennent ainsi enrichir l’univers social de l’utilisateur à travers la publication. L’ère du social commerce prend par là même une dimension beaucoup plus engageante mais aussi ultra ciblée.

Les moteurs de recherche de e-shopping qui se basent sur  les contenus générés par les utilisateurs ont fait les premières heures du e-commerce (Wikio Shopping, Vozavi et Twenga). Désormais, face à la montée en puissance des réseaux sociaux, mais surtout l’institutionnalisation de Facebook, des synergies nécessaires sont à créer entre les différents outils pour proposer des dispositifs qui usent aux mieux de la logique de recommandation sociale. Non sans s’engager bille en tête, il y a ici un réel créneau à investir. Bien sûr, il faut nourrir une réflexion sur le type de produits, la logique de l’intégration à Facebook, la manière de créer du lien entre les utilisateurs, mais surtout d’engager l’utilisateur dans ce type de consommation.

D’ores et déjà des outils sont mis à disposition et ont pour vocation de susciter l’engagement : Tumbup, un moteur de recherche se basant sur les recommandations du réseau social de l’internaute a été lancé. C’est un premier signe de la puissance potentielle des logiques d’engagement via la recommandation. Parallèlement, avec la fin de la béta sur les Crédits Facebook, un logique de cashback alliée à du social commerce est à creuser. A terme, ce système peut faire de l’acte d’achat une démarche fondamentalement sociale s’inscrivant dans une perspective de mise en relation des plateformes : on peut pour cela citer l’exemple de Wal-Mart aux Etats-Unis qui offre des crédits Facebook à ses utilisateurs en fonction de l’achat. Aussitôt ce gain s’affiche sur le mur Facebook de l’utilisateur encourageant par là chacun à faire de même, le taux d’impression de l’offre est ainsi très élevé auprès de personnes très qualifiées en terme de cible puisque touchant à un réseau social cohérent.

En s’appuyant sur Facebook, les acteurs du e-commerce peuvent envisager un ciblage précis de leurs consommateurs, tout en leur délivrant un message pertinent via la proposition d’offres s’appuyant sur le Social Graph Facebook. Des acteurs comme Boosket, à travers la création d’onglets pour Fan Pages, proposent d’ores et déjà des services de catalogue sur Facebook et on peut, avec l’arrivée des Crédits Facebook, envisager la possibilité d’un achat directement sur une Fan Page de la marque.

I Can Haz Social Commerce?

Mais avant de s’engager sur cette voie, il faut bien réfléchir à ce qui sera proposé sur ces plateformes. La publication sur un fil d’actualité relève en effet d’une démarche sociale où le type de produit, ou son image, peuvent jouer en faveur ou non d’une publication. Archiduchesse, dont la Fan Page est propulsée par Boosket, a bien compris cette logique en proposant la vente de chaussettes à la dénomination décalée (chaussette couleur vodka pomme, rouge éosine…). Sur un fil d’actualité, l’utilisateur donne le change et donne à voir une certaine identité, le produit qu’il consomme doit donc correspondre à l’identité qu’il souhaite faire transparaitre.

Cepdendant, malgré cette potentialité de Facebook et l’émergence de services de création de valeur sociale à un produit, des acteurs majeurs du social commerce n’ont pas vocation à faire de Facebook un catalogue d’achats. C’est le cas de Groupon qui vient de remporter le Crunchie du meilleur service de Social Commerce 2010. Groupon travaille la notion de recommandation via l’achat groupé et la mise en place de seuils en terme de nombre d’utilisateurs à partir desquels les produits demandés deviendront moins chers. La plateforme nous apprend en effet la nécessaire prise de recul quant à l’investissement des réseaux sociaux. C’est une stratégie qui nécessite une longue réflexion puisqu’elle touche aux usages des consommateurs. Au contraire, il existe des logiques de recommandation qui peuvent exister au-delà de Facebook, en ne faisant pas du réseau social un élément essentiel et central mais un outil supplémentaire. Ici, la mise en réseau des personnes et la viralité de l’offre est poussée à travers une logique la proposition de deals quotidiens créant une mécanique de rendez-vous mais aussi de bouche-à-oreille entre les utilisateurs.

Groupon ne se définit pas comme un réseau social de e-commerce mais la plateforme intègre bel et bien des logiques de recommandation sociale à travers un mode de consommation original. De leur côté, des acteurs comme Vente-Amis poussent la logique sociale à l’extrême en s’instituant comme plateformes de mise en relation des personnes pour le e-commerce. Vente-Amis propose à chacun de créer sa propre vente privée en ligne et de la diffuser auprès de son cercle d’amis voire au-delà. On est ici face à ce que Julien Chaumond, auteur de Social Commerce, appelle le P2P commerce, où l’acheteur et le vendeurs entretiennent des liens amicaux, facilités par une plateforme de social commerce.

Le social commerce est donc un marché aux multiples facettes et recouvre divers leviers d’engagement. Au centre du concept réside la nécessité de la création d’une logique sociale et de proximité pour mieux provoquer l’engouement des utilisateurs. Avec le social commerce, le e-commerce prend un tournant stratégique en venant répondre à des usages nés de la navigation sur les réseaux sociaux. Toute stratégie doit donc être pensée au mieux afin de pousser au maximum les mécaniques de recommandation.

Toutes ces questions, nous nous les poserons dans le cadre d’une conférence intitulée « Social Commerce : de la recommandation à l’achat » qui se tiendra le 10 février prochain à 19h à La Cantine, dans le cadre de la Social Media Week.

Intervenants :

  • Julien Chaumond, s0cialcommerce.fr & http://prodca.st

  • Josué Solis, CEO de Boosket

  • Stanislas Goupil, CEO de Vente-Amis

  • Damien Roué, Social Marketing Manager chez Groupon

>>> inscription obligatoire ici <<<