Le programme 2017 du Social Media Club France est disponible ! Nous organisons tout l’année, les mercredi soir à 19h30, des rencontres (workshops) des commissions, chez nos membres adhérents. Ces rencontres sont confidentielles (pas de twitt) et en petit comité (une vingtaine de professionnels). Intelligence artificielle et Médias, Stratégies et bonnes pratiques sur les réseaux sociaux, Management des connaissance en Social Data, Employee Experience, Transfo digitale des chaînes de TV, Dark Social (etc.). Ce programme est l’œuvre d’une mise en commun des perspectives de nos membres, coordinateurs et administrateurs. Il sera enrichi au fur et à mesure de l’année, mais voici d’ores et déjà 30 ateliers que nous proposons à l’ensemble de nos membres. On vous attend !
Pour y participer, adhérez. Notre programmation se décline en plusieurs commissions de travail : les commissions permanentes (Social Data, Social Content, Nextgen TV, SoLocal, CNRS) se réunissent une fois par mois :
Les coordinateurs de nos commissions permanentes :
Par ailleurs, si vous n’avez pas eu le temps de les consulter, nous vous rappelons que nous avons diffusé des Cahiers du SMC pour la saison Automne-Hiver 2017 :
Depuis le 15 septembre 2016, les utilisateurs français de Snapchat peuvent accéder à du contenu issu des médias français sur Discover, la fonctionnalité de l’application au petit fantôme. « On sait qu’en France, Snapchat, c’est déjà le troisième réseau social, avec plus de huit millions d’utilisateurs. C’est donc normal que les grands médias s’y intéressent » explique Aurélien Viers, Directeur du pôle visuel de l’Obs et coordinateur de la commission Social Content du SMC
Au Social Média Club, la question que l’on se pose est simple : est-ce que ça marche ? Quels sont les premiers retours d’expérience des éditeurs ? Quelle est la stratégie, quels sont les buts ?
« On voit que cela correspond à un pari : celui d’aller toucher les ados, avec de nouveaux contenus, sur leur plateforme, et également d’intéresser certains annonceurs. […] Sur les formats publicitaires en revanche, on est en train de se demander si on n’a pas, enfin, trouvé le Graal d’une alliance contenu/pub qui fonctionne ».
Enfin un format pub idéal pour les lecteurs… et les annonceurs ?
L’autre grande question d’actualité de l’année 2016/2017, selon Aurélien Viers : « Est-ce que ce sera l’année de la grande désintermédiation pour l’information politique ? »
« Plusieurs signes montrent l’érosion du rôle des médias dans la sélection et l’analyse de l’information. Si l’on prend la campagne présidentielle aux États-Unis, on constate qu’en face des médias traditionnels, il y a des offres hors média de plus en plus puissantes, et qui ont autant d’impact que les pages des grands médias».
« Tout ça, bien sûr, est assez ancien. Le temps où Robert Namias, le directeur de l’info du journal télévisé de TF1 dans les années quatre-vingt-dix pouvait dire “un sujet qui ne passe pas au 20 h de TF1, c’est un sujet qui n’existe pas” est définitivement révolu depuis l’arrivée du web » continue Aurélien Viers. Aujourd’hui cependant, plusieurs éléments viennent accentuer ce phénomène : l’apparition des algorithmes utilisés par les réseaux sociaux pour proposer de l’information à leurs utilisateurs et « des stratégies social media beaucoup plus affûtées déployées par les équipes de campagne.»
Alors, médias tous « désintermédiés », tous court-circuités ? Est-ce que les médias n’ont pas, somme toute, perdu définitivement la maîtrise de l’agenda politique ? Au-delà du discours alarmiste, la question qui se pose en creux, c’est aussi celle de la place et du rôle qu’ils doivent trouver pour capter à nouveau cette attention.
Jusqu’alors relativement préservées de la concurrence du web, les chaînes d’info sont en train de subir une pression toujours plus forte de la part de nouveaux formats sur internet. Pour y faire face, elles innovent et rapprochent les différents formats dans une seule offre, à l’image de ce que tente de faire Franceinfo, la dernière-née des chaînes d’info en continu. Jean-Dominique Séval, Directeur général adjoint de l’IDATE Digiworld anime avec Eric Scherrer au SMC un cycle de discussion sur le futur de la TV, il commente ces mutations à l’œuvre dans le paysage audiovisuel : « Les chaînes d’info vont être très bousculées. Par rapport à ce qu’a connu la presse, on peut dire que jusqu’à présent, l’information à la TV a été relativement préservée. […] Mais aujourd’hui, la Télévision est en passe de perdre son statut historique de média […] C’est aujourd’hui Twitter qui nous alerte, quand les infos sont de plus en plus accessibles sur de grandes plateformes comme YouTube ou Snapchat. […] Mais ce qui inquiète beaucoup en ce moment, c’est la possibilité qu’une partie des vidéos soient directement filmées par les internautes, à l’heure où la jeune génération ne se nourrit que d’User Generated Content (UGC) en vidéo. »
« Pour faire face à ces tendances, quelques évolutions, parfois communes à la presse écrite, la télévision ou la radio, apparaissent : on peut parler de transmédia généralisé. Cela se traduit concrètement par le rapprochement des rédactions traditionnellement séparées de la presse et de l’audiovisuel, comme BFM a pu le faire il y a près de dix ans. »
Comment les chaînes d’info s’adaptent-elles à ces évolutions ? Quelles seront les prochaines étapes ? Quelles informations demanderont et regarderont les jeunes générations ?
Quand la crédibilité des sondages d’opinion classiques se retrouve fragilisée, les médias cherchent à innover et mobilisent parfois des baromètres statistiques utilisant les données issues des réseaux sociaux comme matière première. Rémi Douine, CEO de The Metrics Factory et coordinateur d’un cycle de discussion sur les usages des social data au SMC, souligne les limites des social data dans la création de ces baromètres, tout en mettant en avant leur potentiel.
« Aujourd’hui, avec les campagnes présidentielles des deux côtés de l’Atlantique, on voit émerger dans la presse de nombreux baromètres de popularité sur les réseaux sociaux qui répondent globalement aux questions de type : qui a le plus de retweets ? Qui met le plus de photos sur Instagram ? […] Or, et on touche du doigt les limites des social data, ces données sont assez neuves. »
Notre challenge, à la commission data du Social Média Club, c’est justement d’ouvrir la boîte noire pour regarder comment ces données sont collectées, utilisées et analysées. Car les méthodologies utilisées ne sont pas neutres.
« Quand un institut de sondage crée un baromètre politique en utilisant des intentions de vote, il utilise un outil statistique avec un échantillon représentatif de la population. Les différents instituts de sondage, bien que concurrents, utilisent tous la même méthodologie […] C’est précisément ce qui manque aujourd’hui au traitement des social data. Ce qui fait que, non, les baromètres politiques fondés sur des social data, ce ne sont pas des outils qui mesurent l’opinion publique, mais plutôt des auxiliaires qui permettent d’identifier quels sont les candidats les plus actifs sur Twitter, ou ceux qui sont dans l’actu grâce au nombre de retweets. »
Gérard Klein nous le rappelle dans l’article consacré au lien entre prospective et science-fiction dans ces cahiers. L’intelligence artificielle reste une petite brique technologique posée en équilibre fragile sur le toit de nos foyers connectés, et dans les chatbox des services clients des grandes marques. La promesse qu’elle incarne, en revanche, tout comme Snapchat, appelle une nouvelle génération d’usages, révolutionnaires, du web social.
Comment ces usages évolueront-ils demain ? Gardons-nous d’être trop prospectifs et regardons plutôt comment s’en emparent déjà les milliers d’entreprises françaises qui ne sont pas encore digitalisées. Daniel Lemin (PagesJaunes) aime d’ailleurs le rappeler « si les TPE/PME représentent plus de 97 % des entreprises en France, près de la moitié se déclare peu ou pas du tout concernée par la transition numérique », selon les chiffres du 61ème baromètre Fiducial des TPE au premier semestre 2016.
Pourtant, pour les petites structures, l’enjeu est important. D’après les travaux menés par le département de recherche en sciences humaines et sociales d’Orange Labs, 87 % des internautes prêtent en effet attention aux avis en ligne, et ils sont près de 72 % à avoir déjà évalué en ligne un service dans un magasin. Les TPE ont tout intérêt à soigner leur e-réputation.
Ce premier numéro des cahiers du SMC retrace les grandes lignes de nos discussions et de nos rencontres entre septembre et décembre 2016 au SMC France, mais également à Abidjan. Notre correspondante Sophia anime la branche ivoirienne du Social Media Club et s’est invitée dans nos cahiers à l’occasion d’un dossier dédié aux enjeux du web social en Afrique.
Retrouvez également nos articles sur le blog du SMC sur Zdnet :