24
Août

Social + géolocalisation = comment réinventer l'expérience de la Braderie de Lille ?

Géolocalisation, rencontres, comparaison de prix, opportunités marketing telles que l’achat groupé… Quelles applications mobiles peut-on imaginer autour de grands évènements alliant loisirs et achat-vente comme la Braderie de Lille ? Lire la suite

25
Avr

Mobile et recommandation : quel impact sur les ventes ? (3/3)

A l’occasion de la conférence « Ce que le mobile fait à la recommandation »,  Jean-Samuel Beuscart et Kevin Mellet, chercheurs au Labo Orange Sense et directeurs scientifiques de la Chaire Social Media Monetization, ont dressé un état des lieux de la recherche sur la recommandation. Lire la suite

2
Mar

Le "mobile", ça n'existe pas

Alors que tout responsable marketing ou digital se lève le matin en ne pensant qu’à ça, le point commun de la profusion de buzzword ambiants type SOLOMOTODACLO ou VULUSU est bien le « mobile ». Cet obscur objet du désir porte en lui l’évidence de son impérieuse nécessité et en même temps tous les ferments de l’échec. Car, j’ose le dire ici, le mobile, ça n’existe pas, tout au moins c’est une vue de l’esprit aussi dérisoire que perverse. C’est un trouble dont vous devez vous garder, autant que la grippe qui sévit actuellement.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase et m’amène à cette prose réside dans cette magnifique infographie sur le m-commerce. Elle résume bien la belle salade niçoise que représente la notion de « mobile ». Je cite :

> L’émergence de l’iPad
> Les sites optimisés pour mobile
> L’essor des applications mobiles
> L’échange en ligne de coupons de réduction
> La multiplication des QR codes
> La personnalisation des services mobiles
> La géolocalisation
> Le développement de la réalité augmentée
> Le lancement d’outils de reconnaissance vocale
> Ou encore l’application Price Check développée par Amazon

Yes ! … Reprenons :

> l’iPad est une tablette tactile dont les études d’usages montre qu’il n’a de mobile que le caractère portable, car il s’utilise généralement assis, généralement en lieu et place d’un ordinateur personnel qui est un instrument de travail et pas de loisir ou accessoire. Avec une tablette entre les mains, on ne travaille pas, on est dans une expérience décomplexée et légère de services numériques. L’autre victime est le téléviseur.

> Les sites ne sont pas optimisés pour mobile, mais pour toutes les nouvelles tailles d’écrans que les smartphones et tablettes ont introduit. L’ère du 1024×768 est révolue. Un site web doit s’adapter à la multitude d’écrans où il peut être dorénavant joué.

> Oui, les applications sont un changement profond dans la consommation de service, mais le caractère « mobile » reflète l’environnement technologique dans lequel elles s’inscrivent, iOS et Android notamment. Cela n’a aucun sens puisqu’une application est pensée pour un contexte d’usages et une gamme d’écrans (smartphone / tablette / PC / téléviseur).

> Les coupons de réduction, ça n’a rien à voir avec le mobile et beaucoup plus avec la maturité des gens à acheter et socialiser en ligne. Sinon, oui, on peut en afficher sur un écran, et même les imprimer.

> La personnalisation est une question sinon une exigence posée à tout service numérique qui se respecte, indépendamment du support par lequel il est opéré.

> La géolocalisation est une fonction et une donnée de segmentation et de profil qui permet plus de personalisation. Ça marchait aussi avec mon PC de bureau, avant, et ça y marche encore.

> Les QR codes et la réalité augmenté viennent de l’appareil photo embarqué dans l’équipement et ces beaux carrés à points appartiennent presque déjà au passé vu ce qui arrive sur la reconnaissance d’images

> Quand à la reconnaissance vocale, elle existait avant et trouve juste de nouveaux champs d’application. Et si l’on regarde Siri, cela tient plus au Cloud qu’au téléphone lui-même.

Bref :

> Le « mobile », ce pourrait donc être des équipements que l’on transporte avec soi. Auquel cas, l’ordinateur portable devrait être dedans, mais il appartient à l’époque des objets « nomades », un mot obsolète que personne n’utilise plus. Mobile l’a rejoint.

> Ce pourraient être une génération d’équipements propulsés par iOS, Android et des OS « mobile », auquel cas, il y a plus de différence entre les usages d’applications sur un smartphone et un téléviseur qu’entre ce dernier et un bon vieux PC de bureau.

> En fait, on voit là que c’est sans doute un mot de la technologie et de l’industrie digitale, mais ce n’est pas le problème des gens ni de ceux qui veulent leur vendre des produits ou des services. Enfin, ça ne devrait pas.

En réalité, « mobile » est un mot qui avait du sens quand les choses étaient simples et qu’il y avait des smartphones et des ordinateurs. Les OS étaient bien séparés, les applications et les magasins d’application était sur les premiers et pas sur les derniers et on ne sortait pas son ordinateur dans la rue pour chercher son chemin ou checker.
Aujourd’hui, le monde est complexe et le sera de plus en plus. Android commence à motoriser des objets parfaitement sédentaires comme des téléviseurs, où l’on retrouve déjà des magasins d’applications en attendant que les objets du quotidien, transportables ou non, soit eux-même connectés sous ce régime.
Mobile, ça ne veut donc plus rien dire et les « stratégies mobile », ça n’existe pas, sauf à raisonner en OS, ou à considérer qu’une tablette et un smartphone, c’est la même question posée. Si c’est le cas, vous êtes déjà dans le mur.

Car finalement « mobile« , ça ne veut dire qu’une chose : cela désigne le vaste champ des écrans et des supports sur lequel il faut investir dans un monde post-PC et où vous n’êtes pas. C’est un mot qui désigne « trou dans la raquette », « retard à rattraper » ou  « rustine ». Cela induit une réflexion malsaine, orientée outils et pas utilisateurs ni business-model, une réflexion qui ne se pose pas la question du comportement des gens et de l’adaptation au nouveau monde dans lequel nous sommes. Alors, regardons les gens se réinventer sur la manière dont ils travaillent, répondent à leurs besoins, dépassent les limites d’avant et consomment média et services à travers leurs téléphones, tablettes, ordinateurs, téléviseurs, consoles de jeu, et déjà leur montre, leur frigo, leur voiture et que sais-je encore. Regardons comment ils vivent, interagissent et réinventent eux-même les choses.

Le mobile, ça n’existe plus. Arrêtons d’en faire un sujet en soi. Changeons le monde.

Crédit image : The Next Web on Flickr

Cet article a été initialement publié sur le blog de Emakina.fr

31
Jan

SOLOMO n'est pas une sauce piquante

SOLOMO n'est pas une sauce piquante - par Alexis Mons

C’est peu de dire que Le Web a popularisé SOLOMO. Cet acronyme anglo-saxon Social – Local – Mobile, qui sonne si bien en français à tel point qu’on en oublie ces faux amis que sont Social et Local, notamment.

La densité avec laquelle il s’est imposé comme incontournable dès que l’on parle de « stratégie » numérique est assurément un indicateur de la puissance de l’événement qu’est devenu la franchise de Loïc. Mais dans le même temps, il est fascinant de voir à quel point 99% des gens n’ont rien compris à mon sens. Cela vaut bien une réflexion à partager avec vous.

Comme le web 2.0 en son temps, le Solomo est un de ces mots-valise qui n’a de sens que pour servir de marqueur à une tendance ou à une idée. Il n’y a donc pas de définition au sens propre. C’est un doigt qui pointe une direction. Reste à regarder la direction et pas le doigt. Là est tout le problème. Comme ce n’est ni le premier ni le dernier buzzword à la mode, j’avais bien vu venir le coup pour ma part. Et je croyais bien faire lorsque je l’ai évoqué à Pau, pour dire que c’était vieux et que ça ressemblait plus à un bidon de lessive sur étagère qu’à une idée super innovante et disruptive. Hélas, je n’ai pu qu’assister à la gloutonnerie très humaine de se satisfaire de l’effet d’un bel acronyme pour briller en société, au détriment du fond. C’est le jeu.

SOLOMO, c’est vieux

Il faut remonter environ sept ans an arrière, à l’échelle d’une génération de service numérique. On m’a ainsi soufflé dans l’oreillette cette mention de mai 2005, qui parle d’un gobage de ballon prisonnier par Google et vous verrez que l’origine est croustillante.

Aussi, le fait que l’acronyme se soit à ce point hissé au pinacle fin 2011 relève plus du champ du cygne du phénomène que de la manifestation de son émergence. Chacun devrait avoir en tête qu’à partir du moment où quelque chose est médiatisé, c’est que la phase de banalisation entre en gare. D’où mon analogie avec de la lessive : le SOLOMO, ou de la stratégie en boîte sur étagère, histoire d’appréhender la chose comme une idée très mature et même un peu usée plutôt que d’une novation qui fera de vous un pionnier du futur rayonnant. Je prétend donc pour ma part que le SOLOMO n’a plus rien d’innovant. A telle enseigne qu’il ne manque pas d’études de cas bien mises en scènes.

Le SOLOMO, c’était une vague

De quoi est-ce que l’on parle, alors ? Historiquement, puisque c’est le mot qui convient, cela désigne une vague de services qui ont eu pour caractéristiques d’être sociaux (c’est-à-dire avec un profil et des fonctions de partage connectées aux principaux réseaux dont l’utilisateur dispose déjà), locaux (en bon français « en contexte », avec notamment des morceaux de géolocalisation dedans) et mobile (car ces services privilégiaient une expérience d’abord sur ces supports, sinon exclusivement dessus). Pour faire court, le SOLOMO c’était donc les qualités de nouveaux business B2C que les VCs aimaient bien se voir présenter et potentiellement financer ces dernières années. D’ailleurs, Le Web n’a trompé personne car c’était bien de la maturité de cette tendance dont il était question.

SOLOMO pose de bonnes questions

La question maintenant, puisque l’on parle ici de marketing, c’est de savoir ce que le SOLOMO peut bien avoir à faire hors d’un contexte de startup. Beaucoup ont retenu que le SOLOMO était le cadre fondamental d’exigence des nouveaux outils à faire. Bref, il fait bien dans un cahier des charges et remplacera agréablement ce bon vieux « Web 2 ». Vous direz donc qu’il faut que les choses soient connectées aux réseaux sociauxgéolocalisées et sur mobile. Ben non. Nous sommes là devant l’erreur de base que chacun connaît : raisonner outils et ignorer sa stratégie (la vraie) et la pertinence d’usage que cela peut avoir pour les gens. Le SOLOMO n’est pas une sauce piquante en trois ingrédients qui va rendre plus appétissante votre marque. Non, le SOLOMO est une série de question posée à votre stratégie et votre business, sous l’angle des services :

>> Le SO doit vous amener à vous poser la question de la relation avec vos clients

>> Le LO doit vous amener à vous interroger sur ce qui a du sens pour eux in situ des contextes de consommation ou d’attention à votre marque

>> Le MO doit vous amener à avoir un à priori non exclusif du ou des supports où le service sera le plus approprié, en contexte et en mode relationnel, donc.

Vous ferez cela en vous plaçant du point de vue de l’utilisateur et vous aurez donc une réflexion sur le positionnement et les services, sur la valeur et le sens que vous avez pour vos clients. Cela peut littéralement changer la nature même de ce que vous faites.

SOLOMO aide à comprendre les gens

Car, dans le fond, ce que signe le SOLOMO c’est le succès d’une vague de services conçus avec une certaine idée de la manière dont les gens vivent. Arrivé à son apogée, il éclaire surtout des comportements et la mutation de notre façon d’interagir et de consommer. Il montre ce que vos clients deviennent. Il vous oblige à réfléchir à votre propre mutation, et cela peut ne rien avoir de numérique sur le fond …Ne regarde pas le doigt, mais ce qu’il montre.

Ce billet a été initialement publié chez Emakina.fr