[FrenchXSW] Les réseaux sociaux en Chine : approches, principes et business model

Par Gladric Pons, multimedia project manager at BNP Paribas & Media for L’atelier.fr

Participants : Jacqui Zhou (digital media globalization manager chez Dell), Benjamin Joffe (CEO de +8* et participant à Cmune), Sam Flemming (CEO de CICData).

Facebook, Youtube, Twitter sont bloqués en Chine. Alors, les réseaux sociaux populaires sont-ils en chine ? oui. 221 millions de blogs, 117 millions d’utilisateurs de BBS, 176 millions dans les SNS (Social networking Service) comme le montre ce graphique, sur différentes plateformes répondant à des usages différents : messagerie instantanée (272 millions), video en ligne (222 millions), e-commerce (108 millions avec une présence très forte d’Ebay), jeux en ligne, musique…

Pour donner une idée de l’activité sur les réseaux sociaux, la différence avec les USA est la très forte proportion de créateurs de contenu : 20% pour les USA, 44% pour la Chine à participer à un blog, écrire des articles, uploader photos/videos… ce sont pour beaucoup des jeunes.

Les internautes chinois discutent beaucoup en ligne. Leurs sujets de prédilections sont l’automobile de très loin, puis le mobile, le sport, les ordinateurs, les enfants, les cosmétiques, la santé. L’automobile est très discuté même si beaucoup ne peuvent s’acheter de voiture.

A noter que QQ, est toujours devant Facebook en Chine. Il est si populaire que les paiements sont taxées sur cette plateforme. Suivent derrière Tencent (485 millions d’utilisateurs actifs sur ce simili-ICQ), Qzone (310 millions d’utilisateurs), puis RenRen (200 millions dont 50 sur mobile), Kaixin001 (75 millions) beaucoup connu pour son social gaming, et enfin 51.com (160 millions).

Puissance du crowdsourcing
Crowdsourcing dans la justice : cet exemple cité récemment présente un cas intéressant « d’enquête citoyenne », où chacun pouvait contribuer.

Une expérience intéressante de marque : suite à l’engouement suscité sur les réseaux sociaux pour un joueur de basket national, un fabricant de chaussures connu a créé un logo à part rappelant le numéro de maillot du joueur. Sachant s’effacer derrière ce nouveau logo, il a pu lancer ainsi une nouvelle série de chaussures dédiée au joueur.

Innovation et business model
Benjamin Joffe évoque les innovations possibles sur ces plateformes. Si les chiffres de fréquentation sur ces réseaux sociaux sont impressionnants, il faut savoir que certains internautes utilisent parfois plusieurs comptes sur le même service, en fonction de ce qu’ils en font.

Dans leur majorité, leur business model ne repose pas sur de la publicité. En 2009, le marché des biens virtuels est estimé à près de 5 milliards de dollars, ce qui représente 5 fois celui des USA.

Tencent est sans doute la plus importante compagnie en Chine dans ce domaine : elle a généré 1.5 milliards de revenus, qui est 3 fois celle de faceboook, à 90% issu de biens virtuels, et seulement de 10% de publicité. La plateforme très mode QQShow génère près de 40% de marge.

Social Gaming
La première ferme virtuelle au sein d’un réseau social a été créé en Chine, reléguant le célèbre Farmville à une simple copie. Ce succès est du à une forte attirance des chinois pour le jeu et un héritage de la vie à la campagne.

Certains jeux de danse de type Dance Dance Revolution ont été importés du Japon : ils ont été adaptés en Chine pour être jouables en ligne, et à plusieurs joueurs. Petit à petit, le concept initial s’est éloigné et ce jeu est devenu un site de rencontre en ligne.

Selon quels principes l’innovation émerge en Chine ?
Benjamin Joffre propose la règle des 5 C:

la simple copie.
la combinaison : deux idées mélangées peuvent créer quelque chose de nouveau. Exemple : un mélange d’icq, d’avatar, mobile… on obtient Tencent.
la compétition : le challenge dans le jeu pour une entreprise de créer un youtube spécialement adapté à la Chine par exemple : Tudou a 3 fois plus de vidéos vues que Youtube. La compétition force finalement l’innovation.
des contraintes : beaucoup ont un business model ne reposant pas sur la publicité. Ils doivent trouver d’autres sytèmes de financement, sachant que les internautes ne sont pas aussi riches que dans d’autres pays.

Autre site de rencontre qui a vu son business model se transformer : 22 millions d’inscrits pour une copie de match.com avec Zhenai, qui a eu des soucis de business model basé sur le système américain de publicité. Le changement a consisté à proposer aux utilisateurs un encadrement : ils sont rappelés par téléphone pour optimiser leur rencontre et leur proposer un véritable coaching amoureux. Ils ont aujourd’hui 350 personnes en call center pour le gérer.

Autres modèles originaux de revenus : Lihua est un système de commande de nourriture par Instant Messaging, ou BabyTree, un SNS (social networking service ) pour les parents.

En savoir plus :

slideshare.net/cic_china
slideshare.net/plus8star

Twitter :
@benjaminjoffe
@jacquizhou
@samflemming

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