Avec 30 milliards d’objets connectés d’ici 2020, (estimation d’ABI Research), de quoi notre environnement et nos déplacements seront-ils faits ? Capteurs, étiquettes RFID, objets design connectés prendront dans un futur proche une place de choix dans notre quotidien. Lire la suite
Les objets deviennent bavards, le monde réel se transforme en un immense système d’information ». J’ajouterais que si depuis le web social, les « marchés sont maintenant des conversations », il faudra compter avec les objets, qui en effet vont, au cours des prochaines décennies, prendre la parole…Comment, par quels moyens ?
2020 : 20 Milliards d’objets connectés ; lesquels, comment, pourquoi et quels services ? Quelles applications pour quels changements dans les organisations, les métiers, les chaînes de valeur ?
« Nous n’allons plus sur Internet, nous sommes dans Internet » (J. de Rosnay, 2008). Comment ignorer du coup l’environnement dans lequel nous vivons, connectés, tracé, fiché… ? Quel degré d’aliénation allons-nous accepter demain, dans l’interconnexion de tout, tout le temps ?
Voici un certain nombre d’interrogations importantes à avoir en tête, pour tenter de se projeter au delà de la socialisation des individus, marques, entreprises (la prochaine étape) dans un domaine souvent appelé « robotique » ou « domotique », qui me semble résumer à l’ancienne, le champ des applications possibles du tout connecté. Alors que la révolution des services et du numérique a été extrêmement dévastatrice à court terme sur les emplois et l’industrie, la connection à l’extrême pourrait précipiter l’automatisation des flux, des relations et des process, au delà de notre capacité d’anticipation.
Du côté des opportunités, il y a évidemment des progrès colossaux, qui pourraient rapidement être exploités à grande échelle et surtout sur du mass market, par exemple :
Je sais c’est sans doute difficile pour se projeter et s’imaginer de manière plus concrète la portée des modifications apportées au confort et aux habitudes, mais la réalité du possible est déjà là. Les protocoles ont évolué pour démultiplier les adresses possibles d’objets numériques (comme par exemple l’ipv6), car l’on sait que tout étant relié, chaque objet doit avoir une identité numérique propre. En passant, si chaque objet a une identité, il est du coup capital de ne pas pouvoir l’usurper, tant les menaces sont à notre seuil comme abordé plus haut. Des initiatives comme myID.is ou myid.com vont probablement se développer alors, pour garantir que tel objet est bien tel objet demain. L’identification doit donc bien se faire au niveau de l’
objet même et non pas au niveau du propriétaire, qui si il change…
Nous savons d’ores et déjà que la mobilité est le mode dominant de transfert des données et des communication de demain, et donc l’internet mobile va servir de support comme protocole phare, pour porter l’interconnexion des objets vers des utilisations concrètes. le Wifi poussé à l’extrême ou la 4G, voire xG ont par conséquent des potentiels avérés. Comment allons-nous réagir à cette profusion d’ondes, dont on dit parfois qu’elles sont dangereuses pour la santé ?
Il y a quelque chose de grisant, d’inutile, de magnétique justement à se dire que tout est relié et tout est quasiment joué…une perte d’innocence, d’approximatif, de pensée analogique pure. Pour le progrès, certains sont prêts à tout, y compris à perdre leur tête. Nous avons déjà beaucoup de mal à lutter contre l’analphabétisme en France (et ailleurs sans doute) et la digitalisation de nos « actes, pensées, communications » ne va pas améliorer l’apprentissage de l’écriture (mais va t-elle encore exister longtemps, est-ce utile à terme, si tout est géré dans des formulaires automatiques ?), de l’orthographe et la grammaire, celle qui construit une conversation, un échange et codifie politesse, règles et interactivité humaines ?
Il nous faut donc considérer désormais les objets comme vivants et s’occuper d’eux avant qu’ils ne s’occupent de nous. Leur donner des règles, une place plus interactive dans notre vie et imaginer qu’eux aussi auront leurs réseaux sociaux privés (entre objets, nous y inviteront-ils ?), leur propre page Facebook, Twitter, leurs amis, photos, liens…Leur propre réseau sera par conséquent un support conséquent d’échanges de données, puis de conversations on espère, pour en faire des medias à part entière : des places de publication, de tri, de discussions, parsemées d’échanges binaires de 0 et de 1. Mais qui sera responsable des contenus véhiculés ou des actions engendrées par ces objets, quelle législation : le propriétaire, l’utilisateur, le réseau exploitant…?
En tous cas un sujet pas vraiment nouveau, qui prend du temps à réellement décoller, mais dont les applications font miroiter des potentiels universels très pertinents pour le recul de l’isolement, la domestication et l’innovation sous toutes ses facettes. Un super défi…des médias (qui caractérisent un moyen de diffusion), mais peut-on dire « sociaux » (= des médias qui privilégient l’interaction sociale, cad entre deux êtres humains…) ?