Un jour, Facebook dépassera Google en apport de trafic. Ceci n’est plus une prédiction, c’est une réalité bien tangible notamment mise en exergue par Frédéric Filloux dans sa Monday Note du 26 mars. Le cas du Guardian y illustre le croisement des courbes : celle de Facebook prend le pas sur celle de Google, jusqu’ici affluent principal.
J’ai lu très peu de choses là-dessus et j’en suis surpris. C’est quand même un retournement important. A moins que nous soyons tellement convaincus de la prise de pouvoir du participatif que ce ne soit que le fait qui valide l’idée reçue.
Il est patent de constater que le phénomène se développe avec le lancement de l’application du Guardian sur Facebook. L’on a tendance à oublier que Facebook est un vieil exemple de plateforme applicative et qu’il n’y a pas que des jeux sociaux qui s’en servent. Le point important selon moi ne réside cependant pas dans ce choix, mais dans celui du pari de l’engagement de son public sur Facebook versus celui de l’acquérir chez Google. Car après tout, SEO et SEM ne se produisent pas sans effort ni moyens, tout comme Facebook n’est pas gratuit au regard de l’animation voire des développements qu’il faut y faire.
Faire le pari de l’engagement de son public sur Facebook, c’était également celui des changements importants apportés par Facebook, dont nous avons surtout retenu la timeline. Suffisamment de semaines se sont écoulées pour en juger. Les analyses relèvent justement que l’engagement des fans est significativement plus important, mais que cela ne génère pas de nouveaux fans en soi.
Quitte à caricaturer un peu, nous aurions ici deux modèles :
L’un issu de l’époque où le net était en émergence, et où l’acquisition de l’audience était la seule véritable priorité : Google. Un acteur de la publicité.
L’autre qui s’inscrit dans un internet de la maturité, où l’enjeu est moins d’acquérir que d’engager : Facebook. Un acteur de la relation et de la recommandation.
Le référencement dans les moteurs de recherche, secteur d’activité à part entière, s’est vu obligé d’adjoindre au SEO et SEM le « SMO », trois nouvelles lettres, pour Social Media Optimization. Car depuis l’annonce de Google qui a confirmé la prise en compte des « signaux » des réseaux sociaux dans son algorithme, la pertinence d’un contenu, et donc son ranking, est fonction de son succès « social ».
Découvrez ci-dessous le support de l’intervention de Franck Rebillard, hier à La Cantine, lors de la conférence du Social Media Club France organisée en partenariat avec la revue Réseaux et consacrée au marché de l’information journalistique sur le web.
Nous publierons très bientôt sur le blog le compte-rendu intégral de la session, restez connectez!
A lire également, l’interview de Nikos Smyrnaios par Bakchich.
L’organisation de cet évènement fait suite à la sortie du dernier numéro de la revue Réseaux (Communication – Technologie – Société) consacré à la presse en ligne. Les sites d’information en ligne peuvent-ils atteindre la stabilité financière? L’information journalistique change-t-elle de nature quand elle est diffusée en ligne? Doit-on s’inquiéter des nouveaux intermédiaires qui s’intercalent entre les sites de presse et les internautes? Autant de questions auxquelles cette publication tente de répondre.
Ce mercredi 16 juin, nous nous focaliserons sur les aspects socio-économiques liés à l’émergence du web et des nouvelles technologies en donnant la parole aux auteurs de deux des articles de la revue qui questionnent le marché de l’information journalistique sur le web.
Alan Ouakrat, Jean-Samuel Beuscart et Kevin Mellet ont enquêté sur les régies publicitaires de la presse en ligne, afin de comprendre le fonctionnement réel du marché publicitaire dans le domaine de l’information sur le web. Ils montrent que ce marché est très différent de celui de son corollaire imprimé, du fait de la transformation des «conventions de qualité» permises par les nouveaux instruments de mesure d’audience en ligne. Cet article explique ce qui, du fait de la construction de ce marché, rend impossible la transposition en ligne du modèle publicitaire issu du papier. Dans un autre article, Franck Rebillard et Nikos Smyrnaios étudient trois intermédiaires de l’information journalistique sur le web (Google, Wikio, Paperblog) et montrent comment s’agencent les informations d’actualités de presse sous l’impulsion de ces nouveaux acteurs, baptisés « infomédiaires ».
Rendez-vous donc le mercredi 16 juin à La Cantine pour débattre autour de ces thématiques, en présence de :
La conférence sera suivie d’un cocktail.
Les 10 euros que nous vous demandons serviront aux frais logistiques (espace, buffet, boisson).