Villes Sans Limite : concevoir la ville de demain avec l'habitant 2.0 ?


De l’innovation disruptive au produit, comment se déploie en site réel une interface numérique de concertation citoyenne ?
C’est la question à laquelle Nancy Ottaviano, chercheuse en Aménagement et Urbanisme à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, se propose de répondre en analysant l’application expérimentale mobile : Villes Sans Limite. Dans cet article présenté aux SMC Research Awards que nous organisions en décembre dernier, la chercheuse réinterroge la conception architecturale et urbaine au travers le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).


Villes Sans Limite est un projet numérique d’urbanisme collectif
: ce dispositif propose aux habitants via smartphone ou tablette des représentations interactives photo-réalistes de l’aménagement d’un quartier. L’utilisateur peut ainsi jouer, grâce à des thématiques (densité, nature, mobilité, vie de quartier, créativité et numérique) et des curseurs d’intensité (de un à cinq), à ajouter ou retirer des éléments urbains (arbres, airs de jeux, barrières de sécurité, bâtiments…). Les données récoltées sont ensuite agrégées et analysées en temps réel, et peuvent être partagées sur les réseaux sociaux. Le projet, développé par la start-up UFO (Urban Fabric Organisation), a été mis en place à Montpellier dans le quartier de la Pompignane, ainsi qu’à Rennes dans le quartier de la future gare TGV EuroRennes.


Entre champ de l’urbanisme et champ numérique, Nancy Ottaviano choisit d’adopter une approche ethnographique. Elle présente le projet en trois points :

  • sont d’abord présentés les éléments contextuels des recherches menées par l’auteure qui rédige une thèse portant sur les discours et les pratiques de l’innovation numérique dans la transformation de la ville. Le rôle de l’image est interrogé. Comment le rendu photo-réaliste de l’application, mêlé au point de vue immersif et au dispositif de réalité augmentée permet-il le déploiement de l’imaginaire collectif ? L’image est-elle créatrice et facilitatrice de dialogue entre citoyens et institutions ?

  • l’article rapporte ensuite une analyse des récits des participants. Cette enquête permet également à la chercheuse de questionner l’interface sous l’angle des usages (et de sa réception par les utilisateurs) : l’aspect ludique de l’expérience a-t-elle pour effet de les faciliter ? Quels sont les enjeux de l’utilisation d’un dispositif de serious game dans le processus de concertation citoyenne ?

  • enfin, Nancy Ottaviano imagine la corrélation entre cette tentative de « Démocratie Internet » et sa définition avancée par Dominique Cardon dans le livre éponyme : « La demande de participation se conçoit plus souvent comme une expérimentation qui s’organise autour d’un dispositif permettant d’agir et de coopérer. » (Cardon, 2010). Comment ce projet visant à la construction d’une intelligence collective s’inscrit-il dans les développements de la Smart City ? Comment les médiations socio-techniques influent-elles sur le partage du « devenir urbain » dans la ville 2.0 ?


Retrouvez l’article de Nancy Ottaviano dans son intégralité ici :

 

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(Re)Découvrez les travaux des trois lauréats du concours SMC Research Awards, Irène Bastard, Andria Andriuzzi & Baptiste Kotras :